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[14 -18] L'Afrique du Nord dans la Grande Guerre
Accueil > Guerre > Zones de Combats > 1914 / Changement de continent
Verdun, Ville d'Histoire
La bataille de Verdun fut la plus grande bataille du XX° siècle. Dès les premiers jours de combat, elle marqua les esprits des contemporains et, en quelques semaines, le nom de Verdun fit le tour de la planète. La violence des combats et le courage dont firent preuve les assiégés déclenchèrent des vagues d'enthousiasme et de sympathie pour les « combattants du droit contre la force».
Dans bien des cas, avant même la fin de la guerre, nombre de pays ont rendu hommage à la « cité héroïque », la « cité martyre », et l'ont décorée de leur 1er ordre national en témoignage de leur admiration. Elle devint ainsi la ville la plus décorée de France. Elle est restée depuis 1916 le symbole de la Première Guerre Mondiale, cette dimension conférant à la cité et à son champ de bataille une dimension universelle.
La guerre 1914-1918 vit participer au conflit les nations des cinq continents, comprenant toutes les puissances de l'époque. Quel rôle les pays engagés dans ce conflit ont-ils joué? Dans quels contextes se sont-ils engagés ? Pour quels résultats ? Quels liens en ont résulté avec la France et avec Verdun? Et aujourd'hui qu'en reste-il ?
A travers ce site (en devenir), la Ville de Verdun souhaite apporter sa contribution à une meilleure connaissance de cette page d'histoire pour l'Afrique subsaharienne et en particulier l'Afrique de l'ouest.
A terme, les sites histoire de la Ville de Verdun ont vocation à couvrir tous les continents.
1914 / Changement de continent

Régiment en route vers le nord
Petit clin d’œil de l’histoire : les premiers coups de canon français échangés avec des allemands, au lendemain de la déclaration de guerre, sont tirés dans le secteur d’Alger le 4 août 1914. Deux bateaux allemands bombardent Phillippeville (aujourd’hui Skikda) et Bône (aujourd’hui Annaba), l’artillerie Française riposte. Alger ne connaitra pas d’autres combats avec l’Allemagne durant la guerre.
L’intervention des deux navires de guerre sur la Méditerranée et surtout la menace qu’ils font peser sur les transports maritimes compliquent l’embarquement des premiers tirailleurs algériens mobilisés. Certains devront patienter à Oran plusieurs heures avant de prendre la mer pour rejoindre Sète (à l’époque orthographiée Cette).
A leur arrivée, l’accueil est chaleureux et enthousiaste. Ces futurs combattants arrivés d’Afrique du Nord et, il est vrai, peu habitués à tant d’égard, ont dû être surpris. Les français du continent baignent en effet dans une atmosphère survoltée, mélange d’euphorie et d’inquiétude. L’idée qui prédomine est que la guerre va être courte et qu’elle sera gagnée par la France. Mais, au souvenir de 1870, l’inquiétude n’est pas totalement absente des esprits et l’on a peur pour ses proches qui vont combattre. Le renfort des combattants d’Afrique constitue, dans ce contexte, un réel réconfort et rassure, aujourd’hui, les civils comme ils contribueront, demain, au moral des troupes sur le front.
C’est donc sous les vivats qu’ils sont reçus, d’abord par quelques marins venus escorter leurs embarcations, puis par la foule entassée sur les quais. Sous le magnifique soleil de la Provence, drapeau en tête et accompagnés de la musique, ils vont prendre le train dans la belle ville d’Arles avant de rejoindre le front. Deux jours et deux nuits de voyage, avec des célébrations à chaque gare par une France enthousiaste.On offre des fruits et des cadeaux à ces soldats qui suscitent l’étonnement et ont si fière allure dans leurs tenues exotiques. Des bataillons tunisiens du 4ème RTA empruntent une autre voie. Arrivés du Maroc, ils débarquent à Bordeaux.Mais partout les mêmes scènes de joie se répètent, empreintes également de curiosité, une curiosité partagée par les combattants du Maghreb qui découvrent ce pays et des mœurs qu’ils ne connaissent pas réellement.
Le 17 août, c’est au tour des marocains de rejoindre Bordeaux. Le 1er Régiment de Chasseurs Indigènes (marocains) embarque à Rabat et Mehdia (aujourd’hui Kenitra), le 2ème Régiment embarque à Oran pour rejoindre Sète puis Bordeaux. Les deux régiments forment la brigade Ditte du nom de son général, adjoint de Lyautey au Maroc. Ils campent à Bordeaux plusieurs jours sur la place des Chartrons. Là également, les petites tentes, les djellabas de ces combattants, suscitent l’étonnement et la sympathie des habitants.Une semaine plus tard, ils rejoignent par le train Chalons sur Marne (aujourd’hui Chalons en Champagne). Le front les attend.