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[14 -18] L'Afrique du Nord dans la Grande Guerre
Accueil > Avant Guerre > Pourquoi l'Afrique?
Verdun, Ville d'Histoire
La bataille de Verdun fut la plus grande bataille du XX° siècle. Dès les premiers jours de combat, elle marqua les esprits des contemporains et, en quelques semaines, le nom de Verdun fit le tour de la planète. La violence des combats et le courage dont firent preuve les assiégés déclenchèrent des vagues d'enthousiasme et de sympathie pour les « combattants du droit contre la force».
Dans bien des cas, avant même la fin de la guerre, nombre de pays ont rendu hommage à la « cité héroïque », la « cité martyre », et l'ont décorée de leur 1er ordre national en témoignage de leur admiration. Elle devint ainsi la ville la plus décorée de France. Elle est restée depuis 1916 le symbole de la Première Guerre Mondiale, cette dimension conférant à la cité et à son champ de bataille une dimension universelle.
La guerre 1914-1918 vit participer au conflit les nations des cinq continents, comprenant toutes les puissances de l'époque. Quel rôle les pays engagés dans ce conflit ont-ils joué? Dans quels contextes se sont-ils engagés ? Pour quels résultats ? Quels liens en ont résulté avec la France et avec Verdun? Et aujourd'hui qu'en reste-il ?
A travers ce site (en devenir), la Ville de Verdun souhaite apporter sa contribution à une meilleure connaissance de cette page d'histoire pour l'Afrique subsaharienne et en particulier l'Afrique de l'ouest.
A terme, les sites histoire de la Ville de Verdun ont vocation à couvrir tous les continents.
Pourquoi l'Afrique?
Acteur majeur de la Grande Guerre
L’Afrique fut un acteur majeur de la Première guerre mondiale. Elle en fut un des enjeux en raison des appétits colonialistes des différentes puissances européennes. Et, pour cette raison, l’un des éléments déclencheurs de la Grande Guerre qui allait submerger l’Europe et entrainer de multiples conséquences pour de nombreuses nations. Mais elle en constitua aussi une ressource essentielle, par le réservoir humain, à la fois civil et militaire, qu’elle constituait pour les empires coloniaux, français et anglais principalement, et les richesses économiques qu’elle recélait, plus nécessaires encore en temps de guerre.
A la veille de 1914, sur les 54 nations africaines, 52 sont sous tutelle coloniale avec des statuts divers. Seule l’Ethiopie, « berceau de l’humanité », a conservé son indépendance par les armes, après avoir brisé les velléités italiennes de colonisation. Alliée de l’empire Ottoman, elle s’engagera à ses côtés contre les alliés. Le petit pays du Libéria, créé au XIX° siècle par une société philanthropique américaine pour accueillir des esclaves noirs affranchis, est resté indépendant depuis 1847. Et c’est en nation indépendante qu’il déclare la guerre à l’Allemagne en août 1917. Le Sahara Occidental, la Guinée Espagnole et une partie du Maroc sont sous la tutelle de l’Espagne, restée neutre pendant le conflit. Bref, la presque totalité du continent africain est concernée au premier chef par la Première Guerre Mondiale. L’historien Michael Crowder estime que plus d’un million de soldats participèrent aux campagnes sur les sols africains et européen.
Entre 1860 et 1880, on évalue la population de l’Afrique à 120 millions d’habitants, 150 millions tout au plus. Les historiens estiment que la baisse démographique atteint de 30 à 50% de la population entre 1880 et 1920, selon les secteurs, en raison d’une forte mortalité due principalement aux maladies dont la propagation est favorisée par la conquête coloniale. Les villages ne sont plus isolés mais reliés entre eux. La mouche Tsé Tsé qui provoque la maladie du sommeil fait des ravages sur les populations et sur le bétail. La traite des noirs a davantage touché les hommes que les femmes, qui comptent pour deux tiers de la population.
Pour mémoire, les populations de la France et de l’Allemagne donnent en 1914 un total d’environ 116 millions d’habitants sur un territoire 30 fois plus petit. Les vastes étendues africaines ne sont pas un mythe.