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1915 / Les Hirondelles de la Mort et les gas toxiques

1915: la montée aux tranchées

1915: la montée aux tranchées

Les Hirondelles de la Mort

En 1915, les turcos sont rebaptisées par les allemands« hirondelles de la mort ». L’expression est employée pour la première fois dans un poème trouvé sur un officier  fait prisonnier en mai 1915. En effet, ces hirondelles-là ont tout d’oiseaux de mauvais augure. Ce n’est pas le printemps qu’elles annoncent mais la mort à venir. La tenue vestimentaire des tirailleurs et leur vélocité leur confèrent une silhouette aux combats qui leur vaut ce surnom. On retrouve l’expression quelques temps plus tard sur une pancarte située dans le camp ennemi « salut aux hirondelles de la mort ».On voit à quel point les tirailleurs algériens sont désormais craints par l’ennemi et respectés. L’expression sera reprise et en quelque sorte officialisée dans un ordre du jour du général Capdepont au lendemain de la bataille de Champagne. Plus tard, le 13ème RTA, créé en 1918, et le Régiment de Marche des Tirailleurs Marocains, adopteront comme insigne régimentaire « une hirondelle de la mort » qui tient dans son bec deux ossements, au centre du croissant, habituel aux insignes régimentaires des tirailleurs algériens.

Désormais, le front est figé. La grande illusion d’une guerre courte s’est évanouie.  A la guerre de mouvement succède une guerre de position qui éprouve la patience des combattants. Enterrés dans des tranchées, ils attendent l’assaut à donner ou à subir. Un front de 800 km, fait de tranchées et de fil de fer barbelé, s’étend de la Mer du Nord à la frontière suisse.  Cette guerre, déjà, est gigantesque. Il ne faut pas seulement combattre l’ennemi, il faut combattre le froid, la boue, la saleté et la fatigue. Construire, la nuit, des tranchées et des boyaux que les bombardements détruiront le jour. Et toujours recommencer. Travailler la nuit, combattre le jour, dormir et manger, quand on peut.

Les gaz toxiques

Le 1er janvier 1915, est créé le régiment de marche des tirailleurs marocains (RMTM), après la dissolution en 1914, de la brigade de chasseurs indigènes, décimée par la Bataille de la Marne. Quatre bataillons le composent à partir d’avril 1915.

Dans le secteur d’Ypres, aux côtés des canadiens, tirailleurs algériens,tunisiens et marocains,  vont éprouver, en avril les gaz toxiques  que les allemands vont utiliser pour la première fois à grande échelle. Beaucoup succombent épuisés par cette arme dévastatrice, qu’heureusement les allemands ne peuvent employer que lorsque le vent leur est favorable.

Les combats de l’année 1915 en Belgique, en Artois, en Champagne vont provoquer d’énormes pertes parmi les tirailleurs. En Artois, le 9mai,  la division Marocaine, enlève la cote 140 et combat à la falaise de Vimy. « Sans peur, ni pitié », telle est sa  devise. A la ferme de Berthonval, le 7ème RTA perdra dans cette seule journée, avant d’être relevé, 50 officiers et 1937 soldats. En champagne, au mois de juin, au bois du cabaret rouge, le 4ème RTA laisse sur le champ de bataille 51 officiers et 2225 soldats.Mais le 4ème RTA comme le 7ème ont conservé toutes les positions acquises.En septembre 1915, aux combats de champagne, le 7ème RTA prendra 3 batteries à l’ennemi et fera 350 prisonniers. Et c’est ainsi à chaque bataille, chaque pouce de terrain est conquis ou perdu au prix du sang.

En mars, le Régiment de Marche des Tirailleurs Marocains (RMTM) est engagé entre Reims et Verdun. 1200 hommes ne reviennent pas du Champ de Bataille. Il participe également aux combats des Eparges, à côté de Verdun. Le 20 août, un an presque jour pour jour, après leur arrivée en France, le RMTM reçoit son drapeau des mains du Président de la République Française en personne, accompagné du roi des belges, Albert 1er, et du général Foch.

A cet hommage de la nation succèdera bientôt une première citation à l’ordre de l’armée. Le RMTM, à la bataille de Somme-Py, « a enlevé, le 6 octobre 1915, au petit jour, sur un front de plusieurs centaines de mètres la deuxième position allemande, s'est porté d'un seul bond à plus d'un kilomètre au-delà, a foncé sur l'ennemi, surpris dans ses bivouacs, lui faisant subir, à la baïonnette, des pertes considérables ».33 officiers et 1300 hommes n’en sont pas revenus. Les spahis algériens participèrent également à cette bataille.